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Théâtre en Normandie

« Bells are ringing »... un carillon de fin d'année qui tourne rond (et en rond !)

20 Décembre 2013 , Rédigé par Vicaire François

« Bells are ringing »... un carillon de fin d'année qui tourne rond (et en rond !)

A chaque fois que l'on parle « comédie musicale », on pense immédiatement aux « Violon sur le toit », à « Cabaret », à « Phamtom of the opera » à « West Side Story », à « Cats » ou autres « Chorus Line » qui ont fait les beaux soirs de Londres et de Broadway et qui restent les témoignages d'un style et d'une manière de travailler quasiment inimitables.

« Bells are ringing » relève de ce genre de spectacle si particulier et pour tout dire si intrinsèquement anglo-saxon. Il appuie sa réussite sur un professionnalisme rigoureux, pour ne pas dire implacable, dans la manière de le monter et de le maintenir intact pendant des mois, voire des années. sans trahir la moindre trace d'essoufflement.

A la création de « Bells are ringing », deux monstres de l'entertainment se partageaient la vedette : c'était Jérome Robbins et Bob Foss. C'est tout dire !

La production du Théâtre de la Croix-Rousse que présentait l'Opéra de Rouen ne prétend évidemment pas atteindre un tel niveau mais s'efforce d'une manière extrêmement sympathique à restituer adroitement l'ambiance très « reader digest » de l'Amérique des années cinquante.

Le seul problème, c'est que l'histoire en elle-même n'a qu'un intérêt mineur et qu'il aurait peut-être fallu être moins fidèle à l'esprit pour rendre, si l'on peut dire, plus spirituels des dialogues qui sont d'une navrante indigence.

Question de traduction sans doute !

Pour remplir ce vide, que les parties chantées par contre compensent avec vaillance, la direction d'acteurs confond vivacité et agitation. On parle beaucoup – trop pourrait-on dire -, on en rajoute dans les effets et la distribution, au demeurant très homogène et très en forme, surjoue sans complexe alors qu'il aurait suffit de resserrer l'action pour donner à l'ensemble un rythme qui ne soit pas faussement désinvolte.

La mise en scène se complaît ainsi dans la fébrilité mais elle est aidée heureusement par les ressources de projections très évocatrices. Toufefois, elle use, pour ne pas dire abuse, d'un principe de « tournette » qui relève vite d'un procédé qui à la longue ne se révèle pas véritablement étourdissant.

Question d'absence d'imagination sans doute !

Par contre la jeune équipe de comédiens-chanteurs, parfaitement à l'aise dans l'utilisation de la langue anglaise pour les parties chantées, est très en place musicalement et retrouve vocalement la bonne définition d'un style qui fait alterner syncopes et romances. Elle est aidée en cela par le magnifique support musical que leur offrent les percussions/claviers de Lyon grâce au travail de Gérard Lecointe qui modestement parle de transcription alors qu'il s'agit véritablement d'une belle adaptation.

Question d'intelligence sans aucun doute !

C'est justement là où se situe la bonne formule. Fidèle aux couleurs, à l'ambiance et aux rythmes, grâce à une instrumentation d'une étonnante richesse et d'une grande originalité, la partition prend une tonalité très actuelle. Si bien que même en datant de pas mal d'années, elle s'offre le luxe d'une nouvelle jeunesse sans pour autant se sentir obligée de renier son âge.

C'est exactement ce qu'on pourrait appeler « the rigth thing in the right place ».

Photo : Bruno Amsellem

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