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Théâtre en Normandie

Avec Catherine Delattres Marivaux s'envole pour le Mexique

23 Juin 2013

Avec Catherine Delattres  Marivaux s'envole pour le Mexique

Les comédiens de la compagnie Catherine Delattres peuvent avoir le sourire. Ils s'envolent dans le courant du mois d'août pour le Mexique avec armes et bagages pour trois représentations du « Jeu de l'amour et du hasard » de Marivaux qu'ils avaient présenté à Rouen et dans la région l'année dernière.

C'est un voyage passionnant qui va leur permettre de s'insérer dans le cadre d'un grand festival consacré à Emilio Carballido. Homme de théâtre, metteur en scène, scénariste, réalisateur, Carballido, homme libre par excellence, est une figure essentielle de la culture mexicaine. Le festival qui a été institué après sa mort veut être bien évidemment un hommage à son œuvre et à son action d'homme libre (il fut un des premiers à s'unir civilement à son compagnon) et ce faisant concourir – s'il en était utile – à le faire mieux connaître.

L'origine de ce grand voyage vient de loin dans tous les sens du terme. Depuis de nombreuses années en effet, Maryse Ravera entretenait avec l'auteur mexicain des liens qui remontaient du temps où la future jeune comédienne, alors en fac de lettres, lui avait consacré un mémoire.

Ne voulant pas s'en tenir à des études formelles, elle décida d'aller au devant de son « sujet » pour mieux l'appréhender. C'était en 1982. Carballido était au faîte de sa notoriété. La rencontre entre les deux personnages fut immédiatement chaleureuse, exceptionnelle et se concrétisa pour la comédienne par un travail de traduction de pièces de Carballido dont, entre autres, « Je jure, Jeanne que j'ai envie » qui fit l'objet d'une « carte blanche » au Théâtre des Deux-Rives » et « Orénoque » qui donnera lieu à une expérience théâtrale particulièrement originale.

Deux comédiennes – Maryse Ravera et Martine Bodénant, (transfuge de la compagnie « Dernier carat ») - firent leur port d'attache d'un thonier « Le vieux copain » avec lequel – et le public avec elles – s'engagea dans un périple breton allant de Paimpol à Perros-Guirec en passant par le Port-musée de Douarnenez où elles abandonnèrent leur « vieux copain » pour un imposant langoustier, le « Notre-Dame de Rocamadour » dont le pont se transforma en espace scénique..

Autant dire que pour Carballido, qui arrivait directement de son Mexique natal, la confrontation dut paraître pour le moins exotique. Mais il aimait la France, il aimait Paris et il aimait Catherine Delattres dont il suivait le travail avec une attention soutenue. Les liens qu'ils tissèrent étaient d'une solidité que seules les amitiés lointaines savent entretenir dans le temps.

A la mort de Carbadillo en 2008, fut donc créé un festival initié par l'université de Veracruz, et qui est devenu un carrefour de la pensée où se retrouve un très grand nombre de personnalités du monde du théâtre et des lettres d'Amérique latine.

Initiateur du projet avec l'Université de Veracruz, Hector Herrera se fit un plaisir doublé du devoir d'inviter la compagnie rouennaise à s'y associer. Soutenue par l'ODIA, « Le jeu de l'amour et du hasard » va s'envoler pour mettre au point la logistique du spectacle puisque les décors seront réalisé sur place. Trois représentations sont programmées, en plus des rencontres et des colloques auxquels Catherine Delattres et Maryse Ravera ne manqueront d'assister ou de participer : ce sera le 20 août au théâtre Pedro Diaz de Cordoba, le 2 septembre au théâtre del Estado de Xalapa et le lendemain au théâtre Reforma de Veracruz.

A l'issue de cette parenthèse ensoleillée qui lui tiendra lieu de vacances, Catherine Delattres se plongera à nouveau dans l'ambiance quelque peu étouffante des « Parents terribles » de Cocteau qu'elle va monter à la rentrée.

Notre photo : Bernard Cherboeuf, Lisa Peyron, Lauren Toulin et Nicolas Dégremont

(Pierre Delmotte et Laurent Houdu ne sont pas là … ils font leurs valises !)

(photo : Jean-Claude Caillard)

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Heureux de te savoir la plume alerte cher François. Amicalement Nicolas Dégremont
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