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Théâtre en Normandie

Les bonnes nouvelles viennent de l'extérieur

16 Septembre 2013 , Rédigé par Vicaire François

Les bonnes nouvelles viennent de l'extérieur

Non pas que celles qui courent dans la région en dépit du remue-ménage politique qu'occasionnent des démissions surprenantes soient mauvaises. Mais il est vrai qu'elles posent des problèmes qui concernent de près ou de loin le monde artistique. C'est celle, d'abord, de Catherine Morin-Desailly dont tout le monde, ou presque, s'accordait à dire que son passage à la culture dans l'équipe de Pierre Albertini avait été positif et que son positionnement pour les prochaines élections municipales risquait de la ramener au premier plan. Une occasion pour elle d'avoir des chances de reprendre en main un secteur qu'elle connaît bien et pour lequel on lui reconnaissait de s'être bien battue. Mais elle ne sera pas, si l'on peut dire, de la bataille et on le déplore pour elle.

Quant au départ d'Alain Le Vern, il atteint de plein fouet le fonctionnement de l'Opéra de Rouen dont il était le président et auquel il portait un intérêt qui n'était pas de principe. Il s'y intéressait, en effet, de très près, n'hésitant pas à envisager les perspectives pharamineuses de la construction d'une nouvelle salle d'opéra.

Ceci étant, on est bien obligé de penser qu'il va falloir attendre les échéances électorales pour voir venir et, surtout, QUI va venir.

Frédéric Roels en perdant l'appui déterminant de son président va-t-il garder les mains libres et si elles le sont va-t-il pouvoir trouver les interlocuteurs qui auront le poids et la connaissance pour défendre sa politique ? Le Vern aimait – et aime toujours - l'opéra. Certains pensaient même qu'il avait tendance à se prendre, parfois, pour le directeur lui-même. Son départ va laisser Roels orphelin d'une tutelle importante.

Les bonnes nouvelles viennent de l'extérieur

Adam et Bizeray : De belles trajectoires

Pour revenir aux bonnes nouvelles, elles nous viennent de deux anciens directeurs, Marc Adam et Daniel Bizeray qui mènent, en effet, leur barque avec une régularité remarquable et dont les trajectoires sont d'une belle richesse. Ce dont on est heureux pour eux.

Marc Adam, d'abord. Ce jeune loup – il fut à l'époque le plus jeune directeur d'opéra - succéda à Paul Ethuin et d'une manière plus épisodique à Jacques Forestier. Il donna un grand coup de pied dans la fourmilière lyrique rouennaise, signant, entre autre, des mises en scène qui furent rythmées, au début, par des concerts de crécelles et de sifflets à roulette pour lesquels les vieux abonnés avaient travaillé leur souffle.. Il n'empêche que sa politique qui, à l'époque, passa pour iconoclaste eut le mérite de faire bouger les choses et de préparer d'une certaine manière l'arrivée de Laurent Langlois qui démantela la maison et cassa carrément l'outil pour en construire un autre.

Après avoir quitté Rouen, Adam fut désigné en octobre 2007 directeur général du Theater Lübeck où il resta neuf ans. En 2005, il abandonna les beautés hanséatiques pour revenir à celles plus agrestes de la Suisse en prenant la direction générale du Théâtre de Berne. Il y programmera cinq saisons sans s'interdire pour autant de régler de nombreuses mises en scène dans sa maison et ailleurs.

En novembre 2012, il était nommé directeur artistique de l’Opéra de Nice que Pierre Médecin avait dirigé pendant des années et dont le départ avait plongé la maison dans une certaine confusion pour ne pas dire une confusion certaine.

Vice-président du syndicat professionnel des maisons d'opéra, Marc Adam retrouve au conseil d'administration, Daniel Bizeray. Après cinq ans d'un travail d'une belle régularité axé sur une connaissance aiguë des voix et du répertoire, Bizeray, en but à quelques difficultés liées plus à la politique qu'au théâtre, prit prudemment les devants et rejoignit Saint-Etienne pour devenir le directeur général et artistique de l'Opéra-Théâtre. Et c'est en 2009, qu'il rejoindra la superbe abbaye de Royaumont considérée comme le plus important Centre Culturel d'Europe. Jusqu'en 2012, il en sera le directeur artistique et mènera un travail sur l'expérimentation artistique et la formation des chanteurs... des domaines qu'il connaît particulièrement bien et qui l'ont poussé à se lancer dans une nouvelle aventure en postulant au poste de directeur du Centre Culturel de Rencontre et du Festival d'Ambronay. (Le festival vient tout juste de commencer !)

Un certain nombre de candidats se retrouvaient à ambitionner ce poste passionnant et de haute qualité.

En dernier ressort, ils furent deux à rester en lice : Daniel Bizeray et … Laurent Langlois.

Ne dites pas après cela que le monde du théâtre est petit !

nos photos :

Marc Adam (E. Juppeaux)

Daniel Bizeray (Jean-Baptiste Millot)

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